Viande clonée au Canada : ce qui est envisagé, et pourquoi la transparence compte

Une discussion réglementaire qui a soulevé beaucoup de questions

Au cours des dernières années, Santé Canada a mené une consultation publique concernant une possible mise à jour de son cadre réglementaire sur les aliments issus d’animaux clonés par transfert nucléaire de cellules somatiques (SCNT), principalement des bovins et des porcs, ainsi que leur descendance.

L’objectif de cette mise à jour était de revoir le statut de ces aliments, actuellement classés comme « nouveaux aliments », ce qui implique une évaluation préalable avant toute mise en marché.

Ce qui aurait changé si la modification avait été adoptée

Si cette mise à jour avait été entérinée, les aliments provenant d’animaux clonés et de leur descendance n’auraient plus été considérés comme des « nouveaux aliments ».

Concrètement, cela aurait signifié qu’ils auraient pu être intégrés au système alimentaire canadien sans évaluation spécifique supplémentaire liée au clonage, et surtout sans obligation d’étiquetage permettant au consommateur de savoir que la viande provenait d’un animal cloné ou de sa descendance.

Autrement dit, il aurait été possible d’acheter ce type de viande sans le savoir. C’est ce point précis — plus encore que la question de la sécurité — qui a suscité de nombreuses réactions.

Où en est la situation aujourd’hui

À la suite des commentaires du public, de groupes citoyens et de certains acteurs de l’agroalimentaire, Santé Canada a annoncé que cette mise à jour était mise en pause pour une durée indéterminée.

Le cadre actuel demeure donc en place, et aucune viande issue d’animaux clonés n’est actuellement autorisée à la vente au Canada.

Sécurité alimentaire ou droit de savoir ?

Les autorités sanitaires, au Canada comme ailleurs, estiment que la viande issue d’animaux clonés est comparable, sur le plan nutritionnel et sanitaire, à celle provenant d’animaux élevés de manière conventionnelle, selon les données disponibles.

Toutefois, pour de nombreuses familles, la question dépasse la seule notion de sécurité. Elle touche au droit à l’information, à la transparence des filières alimentaires et à la capacité de faire des choix alignés avec ses valeurs.

Dans un système complexe, notre pouvoir reste simple : connaître ses producteurs

Plus notre système alimentaire devient complexe et technologique, plus il peut être rassurant de revenir à des repères simples et concrets.

Connaître l’origine de sa viande, poser des questions sur les méthodes d’élevage, comprendre comment les animaux sont nourris et soignés — ce sont autant de gestes qui redonnent du pouvoir au consommateur.

Pourquoi visiter une ferme change souvent notre regard

Aller à la rencontre d’un éleveur, visiter une ferme, voir les animaux dans leur environnement réel : ces expériences créent un lien direct avec notre alimentation.

Elles permettent aussi de sortir d’une logique de peur ou de méfiance, pour entrer dans une relation fondée sur la confiance, la transparence et la compréhension mutuelle.

Faire des choix éclairés, sans chercher la perfection

Il ne s’agit pas de tout contrôler ni de viser une perfection inaccessible, mais plutôt de choisir, lorsque c’est possible, des circuits courts, des producteurs identifiables et des filières claires.

Dans un contexte où certaines décisions se prennent loin du consommateur, le lien direct avec ceux qui nous nourrissent reste l’un des gestes les plus simples et les plus puissants pour une alimentation consciente et apaisée.

Références