De 1925 à 2025 : comment notre assiette a changé — et ce que ça veut dire pour notre santé

Il y a un siècle, nos repas venaient de la terre, du jardin et de la main.

Aujourd’hui, ils sortent des usines, des emballages et sont consommés derrière un écran.

Entre les deux, quelque chose s’est perdu.

Ce grand virage de notre alimentation explique bien des maux modernes — digestion difficile, fatigue persistante, brouillard mental — et c’est en le comprenant qu’on peut enfin réapprendre à nourrir le corps autrement.

Un voyage dans le temps au cœur de l'assiette...

1925 : une assiette du vivant, simple et nourrissante

  • Ingrédients bruts : légumes du potager, fruits de saison, œufs, lait cru, fromages fermiers, viandes élevées localement.
  • Méthodes de cuisson : mijotés, rôtis, bouillons d’os ; peu de fritures, beaucoup de lenteur.
  • Matières grasses : beurre, saindoux, graisse de canard, huile d’olive au sud.
  • Conservation naturelle : lacto-fermentation (choucroute, cornichons), pain au levain, salaisons, vinaigre.
  • Boissons : eau, tisanes, lait, café de chicorée, cidre ou vin coupé d’eau.

Effet santé : une densité nutritionnelle élevée, une meilleure satiété et une digestion soutenue par les ferments naturels.

2025 : une assiette rapide, standardisée et ultra-transformée

  • Produits dominants : plats préparés, céréales raffinées, charcuteries emballées, sauces et vinaigrettes industrielles.
  • Matières grasses : margarine et huiles raffinées riches en oméga-6.
  • Cuissons : micro-ondes, poêle antiadhésive, fritures et réchauffés.
  • Conservation : pasteurisation, stérilisation, congélation, additifs (colorants, arômes, émulsifiants).
  • Boissons : sodas, jus sucrés, cafés sucrés, alcools standardisés.

Effet santé : surcharge en sucres et additifs, microbiote appauvri, inflammations de bas grade, fatigue et troubles du sommeil plus fréquents.

Le point clé : ce que la fermentation et le levain faisaient sans qu’on s’en rende compte

Avant l’ère industrielle, la fermentation domestique apportait des bactéries bénéfiques, des acides organiques et des enzymes favorables à la digestion. Le pain au levain et les légumes lacto-fermentés pré-digéraient l’amidon et certains antinutriments, réduisant ballonnements, crampes et inconforts intestinaux. Leur disparition de l’assiette a fragilisé l’écosystème intestinal et, par ricochet, l’humeur et le sommeil.

Conséquences : de la table familiale à la confusion nutritionnelle

  • Plus de choix, moins de repères : l’abondance industrielle s’accompagne d’un vide nutritionnel et d’un brouhaha d’informations contradictoires.
  • Perte des savoir-faire : bouillons, fermentations, cuisson lente ont cédé la place à la commodité, au détriment du microbiote.
  • Fragmentation des repas : on mange vite, seul et devant un écran, avec une satiété altérée.

Rééducation alimentaire : 5 idées pratiques pour réinventer votre assiette

  1. Revenir au brut : 80 % d’aliments non transformés par repas (légumes, protéines de qualité, bonnes graisses, féculents entiers).
  2. Remettre la fermentation à la table : 1 à 2 portions/jour (choucroute crue, kimchi doux, kéfir, yaourt au lait entier à partir de lait le moins transformé possible, pain au levain).
  3. Rétablir la cuisson lente : bouillons d’os, mijotés, rôtis ; garder et réutiliser les jus de cuisson.
  4. Assiette à trois piliers : protéines complètes, légumes variés, graisses stables (beurre clarifié, olive, canard).
  5. Rythmes apaisants : 3 repas assis, mastication lente, dîner plus léger, café plus tôt et hydratation régulière.

Exemple d’une journée inspirée de 1925, adaptée à 2025

  • Matin : omelette aux herbes et légumes, pain au levain beurré, tisane.
  • Midi : pot-au-feu ou ragoût de bœuf, carottes et poireaux, choucroute crue à part, pomme.
  • Soir : soupe de légumes au bouillon, poisson au four, salade verte vinaigre de cidre, quelques noix.
  • Option : 1 verre de kéfir maison ou yaourt entier nature.

Conclusion : retrouver une assiette qui éclaire, pas qui brouille

1925 nous rappelle que l’assiette peut être une première médecine.

2025 a apporté commodité... et confusion !

La voie d’équilibre consiste à réapprendre des gestes simples — fermentation, bouillons, cuisson lente, choix bruts — pour restaurer énergie, clarté mentale, sommeil et humeur.

Trois fois par jour, votre assiette peut redevenir votre première solution.

Ensemble, soignons la santé ! 🧡


Sources scientifiques (PubMed / PMC)
  • Whelan K, et al. (2024). Ultra-processed foods and food additives in gut health and disease. PubMed
    Association des aliments ultra-transformés et de certains additifs avec des troubles du microbiote et des maladies digestives (SII, MII, etc.).
  • Corsello A, et al. (2020). Diet and nutrients in gastrointestinal chronic diseases. PMC
    Revue détaillant le rôle central de l’alimentation dans la prévention et la prise en charge des maladies gastro-intestinales chroniques.
  • Haß U, et al. (2019). Anti-Inflammatory Diets and Fatigue. PMC
    Les modèles alimentaires anti-inflammatoires (fibres, végétaux riches en polyphénols, oméga-3) sont associés à une réduction de la fatigue.
  • Bourdeau-Julien I, et al. (2023). Diet rapidly and differentially affects the gut microbiota and metabolites in human intervention studies. PubMed
    Des changements alimentaires modifient rapidement la composition du microbiote et les métabolites liés à la santé métabolique.
  • Lakhan SE, et al. (2010). Gut inflammation in chronic fatigue syndrome. PMC
    Lien entre dysfonction intestinale/inflammation et symptômes de fatigue chronique, suggérant l’axe intestin-cerveau.