Les recherches sur les premières années de vie se multiplient, mais une nouvelle étude publiée dans Science vient de démontrer quelque chose d’extraordinaire : la façon dont un enfant est nourri de la conception jusqu’à l’âge de deux ans peut influencer sa santé… jusqu’à 50 ans plus tard.
Le Dr Mark Hyman a récemment résumé cette découverte dans une publication percutante, que vous pouvez lire ici : Publication complète du Dr Mark Hyman.
Une «expérience naturelle» qui a révélé l’impact du sucre
L’étude s’est intéressée à une période historique unique : la fin abrupte du rationnement du sucre au Royaume-Uni en 1953. Les chercheurs ont comparé :
- des adultes nés juste avant la fin du rationnement (faible exposition au sucre) ;
- des adultes nés juste après (doublement de la consommation de sucre).
Les résultats sont frappants :
- environ 35 % de risque en moins de diabète de type 2 ;
- environ 20 % de risque en moins d’hypertension ;
- une apparition des maladies retardée de plusieurs années.
L’étude met en évidence un lien fort entre un apport faible en sucres ajoutés dans les 1 000 premiers jours (de la conception à l'âge de 2 ans) et un risque significativement réduit de diabète et hypertension à l’âge adulte.
Pourquoi cette fenêtre est-elle si puissante ?
De la conception à 24 mois, le corps de l’enfant traverse une phase de développement intense :
- le cerveau se développe à une vitesse fulgurante ;
- le métabolisme s’installe et se “programme” ;
- le système immunitaire apprend à fonctionner et à répondre au monde extérieur.
C’est ce que les chercheurs appellent une période de programmation métabolique : de nombreuses fondations se posent une seule fois.
Et l’un des facteurs qui influence le plus cette programmation est la quantité de sucres ajoutés consommés par la mère pendant la grossesse, puis par le bébé et le tout-petit.
Que signifie cette étude pour les parents d’aujourd’hui ?
Cette recherche confirme ce que de nombreuses approches en médecine fonctionnelle et en alimentation consciente répètent depuis des années : la qualité de l’alimentation dans les 1 000 premiers jours laisse une empreinte durable sur la santé.
Concrètement, cela veut dire que :
- réduire (ou éviter) les sucres ajoutés pendant la grossesse et les deux premières années de vie peut protéger la santé métabolique et cardiovasculaire de l’enfant pendant des décennies ;
- privilégier des aliments réels, peu transformés, riches en nutriments et en bons gras construit une base solide pour le cerveau, le métabolisme et le système immunitaire ;
- les habitudes instaurées très tôt (goût pour le sucré, présence de desserts, boissons sucrées, etc.) façonnent aussi la relation de l’enfant à la nourriture.
Il n’est jamais trop tard pour changer
Comme le rappelle le Dr Mark Hyman, cette étude met en lumière l’importance de la nutrition précoce, mais elle ne condamne personne : il n’est jamais trop tard pour ajuster ses choix alimentaires.
Que vous soyez :
- en projet de grossesse ;
- parent ou grand-parent d’un bébé ou d’un jeune enfant ;
- ou engagé dans un chemin de changement pour votre propre santé,
chaque pas vers une alimentation plus simple, réelle et riche en nutriments compte. Une diminution progressive des sucres ajoutés, un retour aux aliments de base, plus de légumes, de bons gras, de protéines de qualité : ce sont souvent de “petites” décisions, mais répétées dans le temps, elles ont un impact immense.
Comme le dit si bien la médecine fonctionnelle, de petits choix, faits de manière constante, peuvent façonner la santé pour des générations.